Portrait d'Hélène Dodier : Une Championne du Monde et d'Europe Féminine

February 21, 2019

Portrait d'Hélène Dodier : Une Championne du Monde et d'Europe Féminine

Hélène Dodier, une athlète exceptionnelle, a accumulé de nombreux titres mondiaux et européens tout au long de sa carrière dans le char à voile. Depuis son premier titre de championne du monde en 2008 jusqu'à sa récente victoire en tant que championne d'Europe par équipe en 2022, il est impossible pour elle de compter le nombre exact de ses titres. Pour Hélène, ce n'est pas tant le nombre de victoires qui compte, mais plutôt la passion et le dévouement qu'elle loue à ce sport.

Pourtant, il fut un temps où Hélène ne s'imaginait pas pratiquer le char à voile, elle le dit elle-même, elle détestait ça. Elle a découvert cette discipline lors du cycle voile/char à voile organisé par l'UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire) le mercredi matin. À l'origine, elle était attirée uniquement par la voile et ne souhaitait pratiquer que ce sport. Cependant, après avoir rejoint son premier club, elle a réalisé un entraînement qui l'a laissée plutôt satisfaite. Sa première course fut chaotique, mais lors de la deuxième, elle a terminé à la deuxième place du classement général. C'est à partir de ce moment-là qu'elle a décidé de s'investir sérieusement dans la pratique du char à voile.

Tout au long de sa carrière, Hélène a vécu de nombreuses expériences mémorables. Lorsqu'on lui demande quel est son meilleur souvenir en tant que pilote, elle évoque immédiatement la finale des championnats de France à Bretteville sur Ay en 2019, lors de ses débuts en Classe 3. Après une période personnelle difficile, sa course ce jour-là avait été désastreuse avec un char qui ne roulait pas correctement. Au repas, tous ses camarades de course, peu importe leur club d'origine, se sont levés pour démonter son char entièrement et lui prêter du matériel afin qu'elle puisse continuer à concourir dans de meilleures conditions. Cet épisode illustre parfaitement la camaraderie et l'esprit qui règne parmi les pilotes, qui sont plus motivés par le plaisir de concourir et de rouler le plus vite possible que par la simple accumulation de titres.

Son engagement dans la Classe 3, une catégorie de char plus lourde et physiquement exigeante, s'est fait par hasard ou peut-être par destinée. La plupart de ses titres ont été remportés à bord d'un char promo, et ce n'est qu'en 2017, lors des 6 heures de Berk, une course en relais, qu'elle a commencé à concourir en Classe 3. Un de ses amis l'a appelée pour lui demander d'être son binôme pour la course, mais Hélène a d'abord refusé, expliquant qu'elle n'avait pas fait de compétition en char depuis près de cinq ans et qu'elle n'avait jamais pratiqué la Classe 3. Deux jours plus tard, son ami l'a rappelée pour lui annoncer qu'il les avait inscrits. Elle a donc dû s'entraîner  pour prendre en main ce nouveau type de char. L'une de ses premières courses, l’Europal, s'est déroulée par vent fort, et cette expérience a été déterminante : Hélène est tombée amoureuse de ce char qui lui a permis de se surpasser. Depuis lors, elle a continué à concourir en Classe 3.

La pratique du char à voile n'est pas seulement exigeante sur le plan physique, mais Hélène le mentionne avec humour : il faut être un peu "givré" pour pratiquer cette discipline. Les pilotes font face à des conditions météorologiques difficiles, avec le vent dans les oreilles, l'humidité et le froid, autant d'éléments qui peuvent mettre à l'épreuve la résistance mentale de ces sportifs. De plus, les titres remportés ne rapportent pas d'argent. Les pilotes parcourent l’Europe et le Monde pour participer à des compétitions en sachant qu'il n'y aura pas de primes pour les vainqueurs. Seule l'envie de découvrir les différentes plages du monde à bord de leurs engins, en compagnie de leurs amis, les motive. La passion est leur moteur principal.

Hélène souligne également l'avenir radieux du char à voile. Elle reconnaît que la France a la chance d'offrir cette pratique à un large public, contrairement à d'autres nations qui ont très peu de clubs. L'accès à cette discipline peut se faire dès l'école primaire grâce aux cycles organisés par les écoles et l'UNSS, et cela constitue la force de la France dans ce sport. Cependant, il reste des enjeux et des opportunités pour les acteurs du monde du char à voile. Le plus important est l'inclusion de cette discipline en tant que sport olympique lors des futures éditions. Hélène souligne également que l'un des atouts majeurs de ce sport est son accessibilité à tous. Que l'on soit petit, grand, ou en situation de handicap, tout le monde peut pratiquer le char à voile, et il est essentiel de mettre en avant cette caractéristique auprès du public. Elle soutient également les initiatives visant à préserver l’aspect écologique de ce sport, elle nous confie que l’on peut imaginer dans un futur, que les coques des chars soient fabriquées à base de lin comme c’est déjà le cas avec la coque de certains kayaks..

En ce qui concerne sa place en tant que femme pilote, Hélène a une opinion bien tranchée. Elle souhaite être reconnue avant tout en tant que pilote, sans se concentrer uniquement sur son statut de femme. Être la première femme importe peu si cela ne se traduit pas par une performance de haut niveau. Elle préfère ne pas être sélectionnée en équipe de France plutôt que d'être choisie uniquement pour atteindre les quotas.

Enfin, en ce qui concerne les championnats du monde de 2024, que son club organise, Hélène espère ardemment être sélectionnée et participer, malgré une récente blessure qui l'empêche pour l'instant de reprendre la compétition à bord de son Classe 3. Son dévouement, sa passion et son esprit combatif la guideront sans aucun doute dans sa quête de nouveaux succès et de moments de partage sur les plages du monde entier.

Besoin d'un hébergement ?
Découvrez une sélection des hébergements autours d'Asnelles et de Gold Beach en Normandie.
Découvrir les hébergements