Antoine de la Fouchardière, est un pilote passionné de char à voile depuis la fin des années 80, il a découvert cette discipline un peu par hasard, à force de voir passer des chars à voile lors de ses pratiques de planche à voile et de speed sail. Intrigué, il décide de tenter l'expérience et prend une heure de cours qui va rapidement le conquérir. Trois semaines plus tard, il achète son premier Classe 3 (un DN en bois) et se lance rapidement dans la compétition.
Interrogé sur son choix de la Classe 3, Antoine nous explique que c'est la reine des classes de char à voile, constamment en évolution, qui lui permet d'apprendre à chaque sortie. Mais c'est aussi l'ambiance chaleureuse entre pilotes qui le séduit dans cette classe.
Pour Antoine, toutes ses victoires sont précieuses, même s'il reconnaît qu'il n'y en a pas eu beaucoup. Il se souvient particulièrement d’une course, la première où Bertrand Lambert, légende du char à voile ne lui a pas mis "un tour", considérant cela comme une victoire en soi. Parmi ses moments marquants ,il évoque avec fierté sa victoire au Trophée des plages du débarquement ou encore sa première place au classement des pilotes français en 1996. Il a également vécu de belles expériences en participant à des compétitions à travers le monde, du désert du Nevada à l'île de Terschelling aux Pays-Bas, en passant par l'Allemagne, l'Angleterre et les nombreuses plages de France. Il se rappelle notamment de sa 6e place aux championnats du monde en 2014 et de sa 11e place au championnat d'Europe de Terschelling en 2019.
Ce qui plaît tant à Antoine dans ce sport, ce sont les sensations. Les accélérations peuvent être incroyables, lui permettant de quadrupler sa vitesse par rapport au vent soufflant. Récemment, lors d'un entraînement, il a même atteint la vitesse impressionnante de 95 km/h, ce qui génère une véritable adrénaline. Les courses sont des moments saisissants où il faut être en capacité de rivaliser avec une vingtaine d'autres compétiteurs à des vitesses parfois dépassant les 110 km/h. Le pilote nous explique qu'il est essentiel d'avoir de la maîtrise et du respect pour éviter tout accident, car les pilotes n'ont pas droit à l'erreur dans ces conditions extrêmes.
Antoine roule souvent à Hardelot, un terrain de jeu formidable où il peut parcourir un vaste estran de 400 mètres de large à marée basse, le paysage est un véritable paradis pour les amoureux de la nature. Au-delà de l'adrénaline, le char à voile lui offre également une connexion unique avec la nature, particulièrement lorsqu'il parcourt les paysages côtiers pittoresques, il évoque par exemple les falaises d'Equihen qui lui font penser à l'Irlande.
Le char à voile est en fait pour lui une discipline poétique où les éléments viennent se trouver, et se superposer. Les paysages splendides, un banc de goéland s'envolant au passage du char, la marée changeant quotidiennement le terrain de jeu des pilotes et les forçant à s'adapter continuellement.
Néanmoins, pour continuer à ressentir ça et à concourir, Antoine est conscient de l'importance de sa condition physique. Il pratique donc au quotidien du vélo !
Le char à voile reste pour lui un sport individuel, mais il apprécie les échanges qu'il peut avoir avec ses fournisseurs et la complicité que l'on peut développer avec les autres pilotes. Pour Antoine, il y a surtout une grande famille unie par la passion du char à voile.
Enfin, Antoine participera aux Championnats du Monde sûrement en tant que vétéran de la compétition. Pour lui, cette compétition représente bien plus que l'envie de gagner. Son objectif est de donner le meilleur de lui-même, en participant au maximum de manches, en bénéficiant de bons vents et en réalisant un classement honorable.